Volatiles les réseaux sociaux ? Pas seulement

De g. à dr. : Alain Chauveau, Gilles Berhault, Dominique Mégard et Christophe Bultel

On reproche souvent aux réseaux sociaux, leur instantanéité synonyme de volatilité donc de futilité ou superficialité.

C’est vrai, ils ont un côté « café du commerce » (pour reprendre l’expression de Pierre Haski qui en souligne la légitimité).

Mais pas seulement. On s’y exprime souvent dans l’inspiration du moment comme on dirait une phrase à un ami, mais ce sont des mots écrits. La vieille locution latine selon laquelle verba volent, scripta manent (les mots s’envolent, les écrits restent) n’a plus cours ; les réseaux sociaux créent une hybridation des deux (avec des risques et dérives qu’il faut apprendre à maitriser et corriger), ils créent aussi de la mémoire et des histoires partagées ; ils permettent l’échange et l’interaction, donc la communication.

Grâce à Pierre Georges (voir son site http://www.tostaqui.org  car il cherche un contrat de professionnalisation de chargé de communication – animateur de communautés) relayé par Jérémy Abdilla (@jeremyabdilla), je découvre sur Storify « l’histoire » de l’Université d’été de la communication pour le développement durable (Bordeaux, 22 & 23 août 2013, #uecdd).

Premier constat : le nombre de tweets est impressionnant (en tout cas, m’impressionne) : 330 ! Avec quelques champions parmi les twittos : Pierre Georges lui-même (@pierregeroges00), Lise Harribey (@LiseHarribey), Anne-Sophie Novel (@SoAnn), Eloi Choplin (@eloichoplin), Samuel (@defrems), Klara (@KlarAgara).

Dès les premiers tweets avec photos du mercredi pour la visite de l’éco-quartier Ginko, la mécanique se met en route : les twittos lisent mutuellement leurs textes et les répercutent ; heureusement, les échanges dépassent largement le cadre de cette communauté, grâce au relais de twitter sur les autres réseaux sociaux, facebook notamment. Au passage, je note que c’est l’ouverture et l’interaction de ces différents réseaux qui permet leur succès (même si ce n’est pas une condition suffisante en soi ; l’innovation et la qualité du service proposés sont également essentiels ; mais c’est là un autre débat…).

Parmi les interventions, ce sont les têtes d’affiche politiques Alain Juppé et Jean-Paul Delevoye venus témoigner le jeudi après-midi qui ont suscité le plus de reprises et de commentaires, souvent positifs. Les textes les plus retweetés sont d’ailleurs deux citations de leur part : Alain Juppé soulignant devant un public en mal de réassurance que « la communication est au cœur du combat pour le développement durable » (par Dolorès Laroque, @Dololarroque) et Jean-Paul Delevoye enfourchant l’un de ses chevaux de bataille en pointant du doigt « le système éducatif français (qui) met chacun en face de ses échecs. Pas de ses potentialités » (par Marie-Christine Lanne, @Mc_Lanne).

Paradoxalement la matière la plus importante des travaux, c’est à dire les échanges en ateliers du jeudi et du vendredi est peu traitée dans les tweets : d’une part en raison de la dispersion du  public (les 300 participants-contributeurs se sont répartis dans 10 ateliers thématiques et 6 ateliers de bonnes pratiques, de 7 à 25 participants chacun) et sans doute aussi parce qu’on y est plus acteur et plus impliqué qu’en plénière et qu’on a moins envie ou besoin de faire part de ses réactions sur le réseau. Un seul tweet se plaignait de l’absence de projection des tweets en direct (livetweet) ; pour ma part, je n’en ai encore jamais vu qui soit réellement satisfaisant (ça détourne l’attention des échanges ; ça encourage la course à l’échalote pour le « bon mot » qui fera rire…).

Le tableau de cette « histoire » reconstruit via Storify n’est certes que partiel. Il n’en est pas moins très intéressant et peut entrer dans les « actes » de l’université d’été au même titre que les interviwes vidéos et les synthèses d’ateliers (à lire bientôt sur le site de Acidd et sur celui de l’Université d’été :  www.communicationdeveloppementdurable.com).

Sur le fond, après cette 11e l’Université d’été de la communication pour le développement durable (et 2e édition à Bordeaux que j’ai le plaisir de coordonner aux côtés de Gilles Berhault, avec les amies de Instant Bordelais, Emma et Val), on peut retenir le tweet de Catherine Puiseux (@c_puiseux) : « On avance, malgré tout ». C’est l’essentiel.

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